Azzedine Alaïa "L'alchimie secrète d'une collection"

 
© Prosper Assouline

© Prosper Assouline

Azzedine Alaïa nous quittait il y a tout juste un an, l’occasion de rendre hommage au couturier qui habillait le corps des femmes mieux que quiconque à travers l'exposition "L'alchimie secrète d'une collection". Travail du cuir, références à la Marquise de Pompadour et d’autres surprises à découvrir...

“L’alchimie secrète d’une collection”, c’est le nom du livre de Prosper Assouline dans lequel les secrets des ateliers d’Azzedine Alaïa sont dévoilés de manière complète. Le résultat, la mise en lumière du chaos créatif du créateur et la folie fragile et merveilleuse que constitue l’élaboration de la collection Alaïa Eté 1992.

Une collection qui retrace la fascination d’Azzedine Alaïa pour l’histoire de France. Faite de références à la Marquise de Pompadour (symbole au plus haut degré de la liberté et du pouvoir des femmes) et à la cour de Versailles, elle est aussi l’une des plus emblématiques de son œuvre que le couturier ait jamais créé. Le défilé ne compta pas moins de 115 passages. Sous des jupes longues et étroites, les broderies anglaises bordent les ourlets, soulignent les revers d’une veste et les coupes rigoureuses, elles ourlent les jupes courtes et les balconnets pigeonnants. On reste ébahi devant le travail du cuir: perforée, dentelée, la matière brute devient dentelle et forme des bustiers, des ceintures et des corsets qui soulignent les tailles. Sur des robes en maille, Alaïa pose des motifs d’entrelacs là où s’arrête le regard, ou des rubans en trompe-l’œil ornés d’un “mon cœur est à papa”, un tatouage doux pour des robes décolletées. Clin d'œil à l’amour que Naomie Campbell portait à celui qu’elle appelle toujours “Papa”.

L'alchimie secrète d'une collection, jusqu’au 6 janvier 2019, galerie Azzedine Alaïa, 18 rue de la Verrerie 75004 Paris

Pendant cinquante ans, Monsieur Alaïa a été un collectionneur passionné par tous les domaines de la culture. En 2007, il a décidé de protéger son œuvre et sa collection d’art en fondant l’Association Azzedine Alaïa, qui abrite aujourd’hui à Paris tous les trésors de la maison et de son créateur. Travaux et œuvres d’art de sa collection personnelle y sont exposés rue de la Verrerie, où il a vécu et travaillé, et à Sidi Bou Saïd, la ville qu’il a tant aimée. Ces lieux abritent par ailleurs des expositions régulières sur l’histoire de la mode et du design.


© Andrea Aversa

© Andrea Aversa